Mon jardin secret (2)

Amateur

Mon jardin secret (2)Je farfouillai dans mon portemonnaie et retrouvai le papier où Vanessa m’avait écrit le pseudonyme que son copain utilisait pour publier sur le site libertin : MyBigDick_in_yourPussy. Eh bien, encore un poète… Intriguée tout de même par cette notation très racoleuse que m’avait laissée l’étudiante, j’hésitais un instant à… Et puis je n’hésitai plus du tout, je me retrouvai, sans savoir exactement comment j’y étais arrivée, assise devant mon ordinateur à pianoter sur mon clavier pour introduire dans la barre URL l’adresse du site Orgasmes et Orgies. Juste deux minutes, juste pour voir…Lorsque la page chargea et qu’on me demanda de confirmer que j’avais bien 18 ans révolus, je sentis mon pouls battre un peu plus vite. Cela faisait belle lurette que j’avais ma majorité mais qu’on me le demande me faisait comprendre que j’allais entrer dans un espace expressément adressé aux adultes, on allait m’y montrer des choses réservées aux « grandes personnes » et on voulait s’assurer que je n’étais pas une jeune oie blanche arrivée ici par erreur. Je confirme avoir plus de 18 ans révolus – non, je ne suis pas une oie blanche.Fond d’écran du site, première image : une jeune femme photographiée de face, à quatre pattes, les seins ballants, masquée par un loup de carnaval. Derrière un homme dont on n’aperçoit que le torse, les bras, et les pieds dépassant de part et d’autre, lui aussi masqué par un loup. Une levrette en guise de bienvenue aux internautes : le ton était donné. Puis, apparaissant progressivement sur ce fond d’écran, un court texte : « Bienvenue sur Orgasmes & Orgies, la plateforme libertine la plus chaude de France. Ici, des milliers de vraies personnes, d’amateurs et d’amatrices, se connectent quotidiennement pour publier des photos et des vidéos et pour trouver des plans cul dans leur région. Toi aussi, rejoins la communauté de ceux pour qui la bonne baise est un art de vivre ! » Puis, en dessous, le menu du site : photos, vidéos, webcams, forum, tchat… J’eus un coup de chaud tout à coup. Est-ce que je voulais vraiment en voir davantage ? Eh bien… oui, évidemment. La curiosité avait toujours été comme mon péché mignon, je sentis ce jour-là nevşehir escort que ce petit défaut pas bien méchant prenait une autre dimension.Par curiosité donc, j’allai faire un tour dans la rubrique des photos et des vidéos, cliquant un peu au hasard sur les fichiers et les miniatures qui apparaissent à l’écran. Ce qui me frappa, c’est que ce que le site annonçait en ouverture semblait vrai : l’ensemble des contributions émanait en effet non pas du milieu du X mais de gens ordinaires, de gens du quotidien, qui avaient sans doute un travail, des familles, des amis, des loisirs divers, mais qui se photographiaient ou se filmaient dans leur plus simple appareil ou en train de faire l’amour, la plupart du temps visages floutés (mais pas toujours) et sans manifester la moindre pudeur envers ce déballage d’intimité. Etait-il possible que des milliers de Français s’adonnent à ces jeux-là, qui plus est sur un site visible par tous ? J’avais peine à y croire et pourtant c’était de toute évidence le cas. Des hommes, des femmes, des couples, des groupes d’individus des deux sexes, des baisers torrides, des masturbations furieuses, des corps à corps endiablés, des fellations, des cunnilingus, des pénétrations vaginales et anales, des partouzes, des déluges de sperme, des râles de jouissance…J’avais vraiment très chaud. Je me servis un grand verre d’eau, me rassis devant mon ordinateur et déboutonnai deux boutons de ma chemisette pour laisser passer un peu l’air. Je trouvais la barre de recherche et tapai le pseudonyme que je cherchais : MyBigDick_in_yourPussy. Quelques secondes de latence, l’ordinateur cherchait. Voilà, c’était trouvé ! Je cliquai sur son nom, j’arrivai sur sa fiche de présentation. C’était bourré de fautes d’orthographe, il aurait peut-être mieux valu qu’il en reste à l’anglais… En quelques phrases brèves, il nous apprenait qu’il s’appelait Mehdi, qu’il avait 21 ans (ouf ! il était majeur !), d’origine marocaine, qu’il était « en couple mais ouvert pour plans cul », que ses passions dans la vie étaient le sport et le rap, qu’il avait « tout le temps la gaule » et qu’il cherchait des « chattes à fourrer ». Pensive, je détournais à ce moment-là le regard acıgöl escort vers la bibliothèque de mon chéri contre le mur du bureau et je tombai sur Le Grand Meaulnes de Fournier, que j’avais laissé en plan la veille. Décidément, me dis-je, nous avions changé de monde, radicalement.L’écriture ne semblant décidément pas être son point fort, je cliquai sur sa galerie de photos. Ce jeune homme n’était pas du genre complexé, il semblait très fier de son organe et nous l’exposait sous toutes les coutures, photographié de profil dans son miroir, d’en dessous par on ne sait qui (Vanessa ?), en érection dans son bain avec le gland qui émergeait de la surface de l’eau, dressé sur ses abdominaux pendant qu’il effectuait une traction sur une barre de fer, et ainsi de suite. Au moins son pseudonyme annonçait-il la couleur : son dick était effectivement particulièrement big, on ne pouvait pas dire le contraire ! Après cette série de photos à la gloire de son phallus venaient deux autres séries, une intitulée « avec ma miss » et l’autre « avec d’autres miss ». D’accord, monsieur faisait dans le pluralisme donc, et il ne s’en cachait même pas. Vanessa m’avait bien dit qu’elle n’était pas du genre jalouse, mais tout de même !J’ouvris la première série de photos. Les deux jeunes gens avaient le visage flouté ou étaient cadrés de façon à ce qu’on ne les reconnaisse pas, mais la jeune fille dénudée que je voyais là faire des acrobaties avec son amant était bien Vanessa, sans aucun doute possible, je reconnaissais un petit tatouage chinois qu’elle avait derrière l’épaule et qu’elle laissait voir les jours où elle portait un top. Ma petite élève, qui allait passer son bac cette année, figurait sur ces photos en train de chevaucher monsieur BigDick, de déguster son énorme membre toute langue dehors et même, à ma plus grande surprise encore, de se faire copieusement sodomiser sur le bord d’une baignoire. Je n’en revenais pas. Qu’est-ce qui s’était donc passé dans la société ces dernières années pour que les choses aient tellement changé ?… J’essayai de me souvenir de l’année mes 18 ans. Qu’est-ce que j’avais fait durant l’été par exemple ? J’avais eu des relations avanos escort sexuelles moi aussi, avec mon petit ami de l’époque, mais ça n’avait pas grand chose de commun avec ce qui était montré sur ces photos. Je me souvins de ce que Vanessa m’avait dit quand je lui disais que ce qu’elle pouvait voir sur Orgasmes et Orgies ne reflétait pas la réalité : « Les contributeurs du site existent, donc ce qu’ils montrent ça fait partie de la réalité. » Raisonnement imparable.Je passai ensuite à la série suivante, celle intitulée « avec d’autres miss ». Ce jeune homme ne chômait pas : sur la vingtaine de photos présentée, on pouvait facilement dénombrer sept ou huit filles différentes, toutes plutôt jeunes et dans des positions scabreuses. Une photo le montrait même ce fameux Mehdi en train de recevoir une fellation de deux filles différentes à la fois, une brune et une blonde, qui avaient collé leurs deux bouches le long de sa verge. J’étais stupéfaite, choquée, révoltée, troublée, tout à fait désemparée et ne sachant absolument pas comment je devrais interpréter tout ça, quel sens je devais donner à ces images obscènes. Trop de surprises, trop d’informations à la fois dans ma tête, trop de décalage. Je quittai internet et allai faire la cuisine en essayant de me changer les idées, ce qui fut loin d’être facile.Je ne dormis pas très bien cette nuit-là. Je suis bien obligée d’admettre que toutes ces découvertes d’hier m’avaient préoccupée, que ça avait déclenché en moi pas mal d’interrogations, sur la société actuelle, sur les jeunes, sur le rapport des gens avec la morale. Méditant dans mon lit alors qu’Olivier dormait à mes côtés du sommeil pesant de l’honnête travailleur, je m’étais demandée si j’avais bien vu ce que j’avais pensé voir, si quelques éléments seulement de ces photos, que j’avais regardées en vitesse, ne m’avaient pas frappée, laissant mon imagination faire le reste. Après tout, j’étais passée là-dessus comme chat sur braise, sans m’attarder, j’avais passé plus de temps à gamberger qu’à vraiment observer, et il est possible que j’aie commis moi-même, en pensée, quelques exagérations. Le sexe de Mehdi était-il si gros que ça, n’avais-je pas été influencée par son pseudonyme prétentieux ? Y avait-il autant de filles différentes que ça dans sa troisième galerie ? Peut-être faudrait-il prendre le temps de vérifier tout ça, posément, sans se laisser influencer par ses émotions. Oui, on verrait tout ça demain…